Hanoi a beaucoup de sites enchanteurs à offrir au visiteur curieux. Parmi eux, trois ouvrages à ne pas manquer : la porte Quan Chuong, le pont Long Biên et l’Opéra de Hanoi.
Bien des touristes ne connaissent de Hanoi que la vieille ville, un quartier qui a su conserver son charme suranné si bien qu’il a été classé patrimoine national. C’est là que se trouve la fameuse Ô Quan Chuong, l’une des 16 portes de l’ancienne Hanoi, à quelques encablures du métallique pont Long Biên, qui fut le premier pont en acier à enjamber le fleuve Rouge, et de l’Opéra de Hanoi (ou Théâtre municipal), considéré comme un bel exemple d’architecture française classique.
Ces ouvrages tiennent une place importante dans le paysage architectural urbain de Hanoi, et ont une dimension historique et esthétique intemporelle. Ils concourent à la beauté remarquable de Thang Long – Hanoi où les tours modernes toisent le bâti ancien, qui fait toujours bonne figure. Choc esthétique, certes, mais plutôt agréable !
Le dragon d’acier au-dessus du fleuve Rouge
Le pont Long Biên a été construit à l’époque de l’Indochine française par l’entreprise Daydé & Pillé, société absorbée ensuite par le groupe Eiffel. Les travaux, lancés en 1899, se sont achevés le 28 février 1902. Ce jour-là, un train est parti de la gare Hàng Co (actuelle gare de Hanoi) pour transporter le roi Thành Thái (1879-1954), le gouverneur général de l’Indochine – Paul Doumer, le roi de Malaisie, la famille royale du Cambodge et le maire de Vientiane (Laos) au lieu d’inauguration de l’ouvrage.
Il était alors l’un des quatre plus longs ponts du monde et le plus marquant en Extrême-Orient, symbole de la révolution industrielle imposée en Asie. À l’époque, ce grand pont était vu par les habitants locaux comme «un dragon en acier au-dessus du fleuve Rouge».
Durant la guerre, le pont centenaire a subi d’intenses bombardements américains qui, s’ils n’ont jamais pu le détruire, l’ont sérieusement mis à mal. Plus d’un siècle a passé, mais le pont Long Biên existe toujours, témoin muet des vicissitudes de Hanoi.
La dernière porte de la capitale impériale
Située dans le Vieux Quartier de Hanoi, Ô Quan Chuong était l’une des 16 portes de l’ancienne Hanoi. Construite en 1749, elle a été restaurée au début du XIXe siècle sous la dynastie des Nguyên (1802-1945).
Selon les annales historiques, sous le règne du roi Lê Hiên Tông (1740-1786), Thang Long avait 16 portes. Au XXe siècle, les livres en mentionnaient seulement 5 : Câu Giây, Câu Dên, Cho Dua, Ðông Mác et Quan Chuong. Depuis, 4 d’entre elles ont disparu, seule demeure Ô Quan Chuong, conservée dans son jus ou presque.
Anciennement dénommée porte Ô Thanh Hà car relevant à l’époque du village homonyme, puis porte Ô Dông Hà (au-dessus de cette porte est inscrit en chinois «Dông Hà Môn», ce qui signifie «Porte donnant vers l’Est»), la population de la capitale a cependant pris l’habitude de l’appeler Ô Quan Chuong.
Cette porte est l’un des rares témoignages architecturaux de l’ancienne Thang Long, conservée grâce aux habitants eux-mêmes qui se sont opposés farouchement à un projet de l’administration coloniale qui prévoyait de la supprimer pour élargir la ville.
Classicisme français au Sud du lac Hoàn Kiêm
L’Opéra de Hanoi (ou Théâtre municipal) est un bâtiment situé au Sud du Petit lac. Il a été construit par l’administration coloniale française entre 1901 et 1911, et est inspiré de l’architecture du célèbre Opéra Garnier (Paris).
Sa restauration, d’un budget de 156 milliards de dôngs, a été lancée en 1995 et achevée deux ans plus tard. Une centaine de personnes ont été impliquées, sous la supervision de l’architecte français d’origine vietnamienne Hô Thiêu Tri, auteur du projet de restauration. En 2011, à l’occasion de son centenaire, l’Opéra de Hanoi et la Place de la Révolution d’Août – située juste en face – ont été reconnus vestiges historiques et architecturaux nationaux par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme.
Avec le pont Long Biên et la porte Ô Quan Chuong, l’Opéra de Hanoi contribue à la beauté de la capitale, de son centre historique notamment. Tous ces ouvrages méritent d’être protégés et valorisés, parce qu’ils font partie du patrimoine national. C’est aussi là que les jeunes couples en goguette aiment le plus se faire photographier, car il n’y a pas plus romantique dans les environs!