À l’automne, les amoureux de grands espaces se rendent dans le Tây Bac (Nord-Ouest) pour contempler les rizières en gradin. Lez rizières jaunissantes qui s’étendent à perte vue sont un trait typique et une attraction de cette région. 


Mu Cang Chai

 

Jouant à cache-cache avec les montagnes qui disparaissent ça et là dans la brume, les touristes se retrouvent brusquement perdus dans les vallées dorées jonchées de rizières en gradin entourées de sommets plus ou moins escarpés. La fatigue n’est plus qu’un lointain souvenir, ne faisant plus qu’un avec la nature. Quelle que soit l’orientation que l’on prend, le champ de vision laisse apparaître de manière pittoresque ces rizières. Trois destinations sont particulièrement appréciées des routards : Mù Cang Chai (province de Yên Bai), Sapa (Lào Cai), Tam Duong (Lai Châu). Ces trois sites forment les trois sommets d’un triangle de paysages que tout routard digne de ce nom veut admirer au moins une fois dans sa vie.

Les rizières en gradin les plus visitées se trouvent dans le district de Mù Cang Chai, province de Yên Bai. En effet, ce district en possède 700 ha à cheval sur trois communes de La Pan Tân, Chê Cu Nha et Dê Su Phinh. Ces rizières ont été classées en 2007 site national par le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme. Elles fournissent non seulement de quoi se nourrir aux habitants locaux, mais les aident à avoir une vie stable et à limiter la destruction forestière pour la culture sur brûlis. Elles réunissent aussi les valeurs culturelles traditionnelles de la communauté ethnique de cette région.

Selon les agences de voyage, seule Sapa exploite plutôt bien les splendides paysages qui l’entoure, avec notamment tout un choix de trekkings à travers les rizières et les villages adaptés à tous les niveaux. Les autres sites sont encore quelque peu délaissés, à l’instar de Mù Cang Chai qui, en dépit de sa beauté, est délaissée des voyagistes en raison du manque d’informations disponibles.

Ly Chung Di, vice-président du Comité populaire de la commune de La Pan Tân, apporte quelques précisions : “Les touristes venaient déjà ici bien avant que ces rizières soient classées site touristique national. Ce classement a généré un nouvel engouement, mais les touristes ne s’y rendent que pour prendre des photos puis passent leur chemin, puisqu’aucun logement ou presque ne permet de les héberger…”. 

Dans le programme d’étude des sites au Tây Bac, les voyagistes estiment que Mù Cang Chai ne dispose encore d’aucun service pour attirer les voyageurs. Les rizières en gradin ne sont qu’un produit touristique provisoire. Pourtant, le Tây Bac a du potentiel, à commen-cer par le tourisme communautaire (home stay notamment). En effet, la population de Mù Cang Chai est d’ethnie H’Mông à 90%. Ils sont divisés en quatre groupes avec chacun une tradition culturelle originale : les H’Mông Do (H’Mông Blanc), les H’Mông Du (H’Mông Noir), les H’Mông Lênh (H’Mông Fleuris) et les H’Mông Si (H’Mông Rouge). Les touristes peuvent se prêter aux travaux champêtres dans les rizières en gradin ou s’initier à différents métiers artisanaux comme forgeron, tissage en lin, joaillerie… 

De plus, les magnifiques rizières en terrasse qui ornent le district de Tam Duong (Lai Châu) pourraient sans conteste être exploitées sous forme de circuits de randonnées vers les communautés de Lu et de Lao. Une piste à creuser ! 

Le Courrier du Vietnam

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Tommy Ngo

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