Construite au XVIIe siècle, la maison communale Chu Quyên est située au bord du Fleuve Rouge, sur le territoire de la commune de Chu Minh, district de Ba Vi, Hanoi.
La maison communale Chu Quyên était considérée comme la plus grande de son genre dans la région de Doài, un paisible village situé le long de la digue du fleuve Rouge. Elle est dédiée au culte de Nha Lang, fils aîné de Ly Phât Tu (VIe siècle), et sa concubine La Thi Ngoc Thanh, la mère de Nha Lang. Elle donne sur le nord-ouest où se trouve un grand lac. Elle possède les caractéristiques de lamaison communale traditionnelle comme le plan rectangulaire, les structures de bois, le plancher à plusieurs niveaux en bois… Pour la population locale, c’est un lieu à la fois culturel et spirituel.
Cette maison communale dispose de deux grandes salles avec trois appentis. Au milieu, se trouve une salle de culte avec des portes sculptées de fleurs, de feuilles, de dragons, de phénix… Le toit est large et incliné vers le bas, recourbé aux quatre coins, donnant à l’ouvrage un aspect magnifique et élégant. Le plancher en bois est sur 3 niveaux selon la position sociale des gens (quand ils se rencontraient autrefois pour discuter des affaires du village). La maison communale est entourée de murs de briques percés de trous rectangulaires.
Les parties en bois de la maison communale Chu Quyên sont de véritables oeuvres d’art délicatement sculptées avec des thèmes différents. On y voit même des gens qui dansent, chantent et boivent du vin. Toutes les poutres et portes sont sculptées de dragons, de phénix, de lions… La maison communale abrite des textes et des objets anciens d’une grande valeur historique, dont 15 ordonnances datées des règnes de Lê Trung Hung (1533-1788), des Tây Son (1778-1802) et des Nguyên (1802-1945).
La maison communale Chu Quyên a été classée patrimoine historique et culturel national en 1962. En raison des graves dommages causés par le temps et les termites, en 2007, elle a été restaurée à grande échelle, avec des matériaux traditionnels mais aussi avec l’aide de techologies modernes, le tout avec le souci de ne pas dénaturer ce monument vieux de 4 siècles.
Après l’achèvement des travaux, cet ouvrage a reçu le Prix de l’Association Internationale des Architectes (UIA) pour la conservation du patrimoine architectural 2010 en Asie et Océanie.