L’UNESCO a sacré les tablettes de bois liturgiques de la pagode de Vinh Nghiêm le 16 mai à Bangkok, en Thaïlande, lors de la 5 e réunion du Comité régional Mémoire du monde pour l’Asie et le Pacifique.
L’inscription au Registre Mémoire du monde des gravures xylographiques de la secte bouddhique Truc Lâm de la pagode de Vinh Nghiêm porte à trois le nombre des trois patrimoines documentaires mondiaux du Vietnam, aux côtés des stèles des Docteurs dans le temple de la Littérature de Hanoi, et des tablettes de bois de la dynastie des Nguyên.
Dans la province de Bac Giang, au Nord du Vietnam, la pagode millénaire de Vinh Nghiêm préserve précieusement dans ses murs 3.050 gravures sur bois utilisées pour imprimer les sutras de la secte Truc Lâm, une école dhyâna vietnamienne. Des textes, écrits en chinois, ou en vietnamien transcrit à l’aide de caractères chinois, sont gravés à l’envers, conformément au procédé d’impression de livres qui avait cours à l’époque féodale.
“Ce trésor de tablettes de bois de la pagode de Vinh Nguyên hérite de l’école de pensée bouddhique Truc Lâm, de la dynastie des Trân. Le roi bonze Trân Nhân Tông est un des fondateurs de la secte bouddhique Truc Lâm vers la fin du XIIIe siècle, début du XIVe siècle”, a fait savoir le vénérable Thich Thanh Vinh.
“Le fond de tablettes de bois conservées à la pagode de Vinh Nghiêm a plus de 500 ans. Il appartient à trois genres principaux. A savoir, le sutra, le vinaya et l’a bhidharma. Il y a en outre certains titres sur la poésie et la dissertation en prose rythmée des Trân”, a-t-il précisé.
Ces gravures xylographiques dont la plupart datant du XVIIe au XIXe siècle ont permis aux chercheurs de lever le voile sur certains mystères du passé, comme l’histoire du bouddhisme vietnamien, les sciences et les techniques, la philosophie, la sociologie et la linguistique.
“Ces tablettes de bois liturgiques parlent non seulement de la secte bouddhique Truc Lâm du Vietnam qui est différente du bouddhisme venu d’Inde. On observe ainsi chez Trân Nhân Tông que pour pratiquer la religion, le mieux c’est chez soi, c’est dans son coeur. C’est la grande pensée de ce roi bonze. En même temps, les gravures xylographiques présentent la terre et les hommes vietnamiens”, a indiqué Ngô Van Tru, vice-directeur du Service de la culture, l’information et du tourisme de Bac Giang.
Au-delà de leur valeur historique, ces planches de bois s ont également d’une valeur artistique et technique puisqu’elles marquent le développement de la sculpture sur bois et de l’imprimerie au Vietnam. Témoin du talent des artisans vietnamiens. Chacune de ces tablettes bouddhiques est une oeuvre de sculpture d’une grande ingéniosité.
Depuis leur naissance, les tablettes bouddhiques de la pagode Vinh Nghiêm sont imprimées et rassemblées en collections, puis distribuées aux bouddhistes afin qu’ils les conservent dans la pagode suivant le procédé artisanal traditionnel.
” En 2010. les tablettes de bois liturgiques ont été numérotées et imprimées à des fins de recherche. Les bonzes à la pagode de Vinh Nghiêm ont également souhaité publier des livres qu’ils jugent utiles à la société. Certains livres se conforment aux normes culturelles, économiques, politiques, notamment ceux sur l’environnement dans le contexte du XXIe siècle “, a encore fait savoir le vénérable Thich Thanh Vinh.