Depuis toujours, le nom d’un village est fréquemment en relation avec son activité ou une de ses caractéristiques. Il en va de même pour le village “Cây sanh” (arbre sanh c’est-à-dire le Ficus indica), situé dans le district de Hai Hâu, province de Nam Dinh (Nord), appelé ainsi depuis quelques années en raison de l’omniprésence de cette plante.
Ce village est situé à environ 50 km de la ville de Nam Dinh, que l’on effectue en voiture en quelques 30 minutes sur la Nationale 21, laquelle longe un canal bordé de nombre de vieux villages. On y voit des embarcadères, des carrelets et des barques de pêche dans ce canal, l’entrepôt de riz construit pendant la période coloniale française…
Après ces 30 minutes, on prend à gauche un petit chemin qui traverse des rizières à perte de vue. Lorsque la verdure commence à prédominer, on est proche du village de “Cây sanh”…
Selon le curé Thuc, ces arbres sont plantés depuis 1998, et une plus vaste échelle en 2008-2009, en raison de sa valeur économique. On en voit partout : au bord de la route, dans des pots devant les maisons, dans les cours et les jardins…
Un villageois explique que cette plante poussait naturellement dans le village. C’est végétal très robuste, sans fleurs mais avec beaucoup de feuilles toujours vertes, une habilité qui lui a valu le surnom d’arbre “longévité”. C’et tout l’intérêt, cette espèce étant vouée à être utilisée comme plante d’ornement. Et c’est ainsi que de plus en plus d’horticulteurs l’ont cultivé, et aujourd’hui ils sont vendus partout.
M. Thuc, un horticulteur, explique que sa culture est très rentable, les critères tenant à la forme et à la longueur de ses racines, qui élèvent sa valeur d’autant. Un de ces arbres a été vendu pour plus de 5 milliards de dôngs… Autant dire que cette plante a été une bénédiction pour les familles démunies qui ont pu considérablement améliorer leur situation en la cultivant. Mais cela va plus loin, il y a aussi les passionnés qui l’élèvent pour participer à des concours. Les plus célèbres jardins sont ceux des familles de MM. Hai, Hiên et Tân. Outre de nombreux prix dans les festivals de plantes d’agrément, ils exportent aussi en Corée du Sud, au Japon, en Chine…
Lors de son voyage au village de “Cây sanh”, on peut visiter les églises catholiques dans cette région. Il y a ici une centaine d’églises, dont nombre ont été construites il y a une centaine d’années. On peut visiter ainsi l’église Quân Phuong de plus de 100 ans, celle de Ninh Cuong dont la particularité est d’être construite en bois dans une architecture orientale, ou celle de Phu Nhai, la plus grande d’Indochine, datant de 1858.
Bien que le catholicisme soit très présent à Hai Hâu, le bouddhisme le demeure également, notamment à travers les croyances populaires que tout un chacun pratique en campagne. Mais surtout, il a des pagodes, et non des moindres. La pagode Luong, surnommée Pagode aux 100 chambres, a été bâtie sous le règne des Lê postérieurs, à une époque où l’on cherchait à empiéter sur la mer pour développer les terres. Elle est très représentative de l’architecture religieuse des 17e et 18e siècles, en comprenant un lac, les bâtiments pour les cultes, un campanile, des dizaines de stupa où sont enterrés les bonzes y ayant vécu, outre, bien sûr, un puits et de grandes statues du Bouddha d’une valeur artistique certaine. Cette pagode mérite de la visiter, car elle a une particularité : 40 stèles situées dans ses 2 couloirs est-ouest, où est transcrite la vie de la commune de Quân Anh.
À Hai Hâu, les touristes ont l’occasion de visiter les salinages. Le salinage est un métier traditionnel du village “Cây sanh”. Le sel de ce village est très connu dans le pays. De plus, Hai Hâu est aussi connu pour découvrir le plus grand squelette de baleine au Vietnam. Ce squelette mesure 38 m de long et pèse 43 tonnes. Il est actuellement exposé au musée océanographique de Nha Trang (Centre).
Hai Hâu est une destination idéale pour les touristes, un endroit de découverte au milieu de paysages paisibles, et des gens accueillants.
Source: http://lecourrier.vnanet.vn