Situé dans la rue Pham Binh Minh, dans le 3e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, le café Luciole a été lancé par le Centre informatique pour les aveugles et malvoyants Sao Mai. L’objectif est de recueillir des fonds pour soutenir des programmes d’aide aux malvoyants, ceux-ci assurant eux-mêmes la gestion de l’estaminet et aussi son animation musicale.
“Le nom Luciole est une suggestion d’un de nos bénévoles. Les lucioles ont la particularité suivante : les femelles sont l’égal des mâles. Elles ont en effet des ailes tandis que chez d’autres espèces d’insectes, elles restent sous forme larvaire, avec comme unique rôle la reproduction. À travers cette image des lucioles, les malvoyants veulent exprimer leur souhait de jouir eux aussi d’une égalité dans la société”, explique Dang Hoài Phuc, le directeur de Sao Mai.
Créé dans le but d’aider les malvoyants dans les études et le travail, ce centre, relevant de l’Asso- ciation d’assistance aux enfants handicapés de Hô Chi Minh-Ville, bénéficie depuis sa naissance des aides financières d’ONG. Mais pour remplir les caisses et assurer une source de revenu stable en prévision des projets futurs, ses gestionnaires ont, avec des volontaires, lancé l’idée d’ouvrir un café. Ils ont collecté des fonds puis mis à exécution ce projet. Après quelques mois, Sao Mai a gagné un certain pécule qui a permis d’aider des familles d’enfants handicapés à acquérir ordinateurs, lunettes ou documents en braille.
Vu de l’extérieur, cet estaminet semble être comme les autres. Mais il n’en est rien. L’établissement est en fait bien plus grand qu’il n’y paraît. Le seuil à peine franchi, on traverse un long couloir avec des tables de chaque côté. Après le bar, on découvre un endroit confortable et cossu avec fauteuils, tables basses et grands miroirs ornant les murs rouges. D’impressionnants lustres sphériques faits de fils de fer et de peti-tes lumières entrelacés éclairent cette ancienne salle de cinéma au plafond en bois d’époque.
Au delà de la motivation financière, l’ouverture de ce café visait aussi à créer un lieu d’échanges artistiques, où les malvoyants pourraient jouer de la musique et rencontrer des chanteurs et musiciens “normaux”. Tous les vendredis soirs, le Luciole propose ainsi des programmes musicaux à thèmes. “Un de mes objectifs est la mise en place d’un groupe de musique composé uniquement d’aveugles. La musique est en effet un des domaines où ceux-ci peuvent le mieux s’exprimer s’ils sont assistés par la technologie informatique”, confie Dang Hoài Phuc.
Le centre Sao Mai compte aujourd’hui 20 élèves étudiant sur place et 50 suivant une formation à distance. À côté de ses activités permanentes, ce centre organise aussi des programmes de formation en ligne, de soutien financier pour les étudiants malvoyants, de coopération avec des organisations d’Indonésie, de Malaisie, des Philippines, de Thaïlande pour pousser l’application et le développement des logiciels libres d’aide aux malvoyants.
Source: Lecourrier.vnanet.vn