La suite de notre périple à travers le Vietnam nous a mené à Dalat, une autre ville de montagne, cette fois-ci au Sud du pays. A quelques trois cent kilomètres de Saigon au milieu des montagnes arrondies s’étalait fièrement Dalat.
Nous sommes arrivés par avion un vendredi après-midi parmis un flot de riches Vietnamiens venus passer le week-end pour écumer les hôtels luxueux et les pelouses du golf. Encore un endroit en pleine expansion. Cette fois c’est majoritairement les foules venus du Sud qui s’y pressaient. Déjà reconnue à travers tout le pays pour son vin que nous avions eu l’occasion de gouter plus tôt, Dalat veut aujourd’hui se donner une allure moderne de station de vacances, à l’image de Sapa.
Notre première surprise fut de réaliser que Dalat possédait son propre aéroport. La seconde fut de découvrir ce dernier comme un bâtiment ultra-moderne relié à la ville par une quatre-voies au bitume encore presque fumant. La ville s’articulait autour d’un lac – où s’ébattaient des pédalos en forme de cygnes – et du golf. Des rangées d’hôtels et de bars de la plus pure influence occidentale s’agglutinaient autour du centre alors que le reste de la ville – plus traditionnellement vietnamien – s’étalait sur les collines alentour. Ici, l’agitation du jour n’avait de cesse rythmer la ville et poursuivait son court une fois la nuit tombée. Entre les néons et la musique pop qui s’échappait des bars, la jeunesse vietnamienne profitait de la nuit, se frayant un chemin entre les vendeurs de brochettes et les stands du marché animant les rues. Pour notre part, nous avons trouver notre bonheur dans un petit restaurant familial au détour d’une ruelle sombre. La mère préparait méticuleusement des galettes (entre omelette et crêpe au riz) dans des rangées de petits pots de terre cuite. Il nous regardèrent manger en riant, tous surpris de nous voir perdus dans leur modeste restaurant. Le lendemain matin, toujours portés par le hasard, nous avons franchit les portes d’un troquet enfumé qui servait – parole de local! – les meilleurs cafés de la ville. Une petite ambiance à la parisienne où il faisait bon bouquiner les jours de pluie. Ce à quoi nous n’avons bien entendu pas échappé.
Profitant d’une journée où le dit mauvais temps fit une pause, nous avons loué un scooter pour nous rendre à Trai Màt pour y visiter la fameuse Pagode du Dragon. Dans un style surchargé de motifs, de statues de saints et d’animaux mythologiques, nos yeux ne savaient plus vraiment où se poser tant les détails fourmillaient tout autour de nous. Un gigantesque dragon, figé dans un mouvement ondulatoire s’enlaçait autour du temple, tantôt sautant une muraille, tantôt plongeant dans une mare. Nous avons laissé nos chaussures à l’entrée pour faire le tour du rez-de-chaussé où une poignée de vieillards priaient avec dévotion. Suivant un escalier niché dans un mur latéral, nous avons grimpé deux étages pour nous retrouver dans un petit dédale de passages, entre cloches de fonte et déesses aux bras multiples. L’intérieur comme l’extérieur du temple était recouvert de fragments de faïences multicolores qui ne laissaient décidément aucun repos à nos yeux.
A une vingtaine de mètres de là, un second temple se dressait, fier de ses six étages, au-dessus d’une mer de statues en cours de sculpture. Au premier étage trônait une cloche célèbre, recouverte de post-it sur lesquels étaient inscrits une multitude de voeux. On pouvait entendre le son de celle-ci chaque fois qu’une nouvelle personne formulait le sien. Les étages suivants, de plus en plus étroits, renfermaient en leurs centres, des statues de Bouddha et d’autres divinités à l’air serein dont j’ignore toujours les noms. Au sommet, une petite brise rafraichissante parcourait la pièce alors que le village s’étendait à nos pieds. La paix environnante seulement troublée par le raisonnement de la cloche porte-bonheur.
Après avoir essuyé plusieurs jours de pluie à Dalat, nous avons prit la décision d’aller chercher le soleil en bord de mer et de sauter dans un bus pour MuiNe. Village côtier réputé pour ses dunes gigantesques et son village de pêcheurs. De là, je laissais reposer un temps l’appareil photo pour profiter du farniente et des baignades à répétition dans les eaux troubles mais chaudes de la Mer de Chine Méridionale. Pour notre grand bonheur, ici aussi on y servait le vin de Dalat.
Source: fabwittner.wordpress.com