À la borne zéro, aux frontières Vietnam-Chine-Laos

Sur la carte des jeunes aventuriers vietnamiens, la borne zéro, carrefour des frontières du Vietnam, de la Chine et du Laos, est le premier lieu à atteindre, par monts et vallées, ruisseaux et et forêts.

 

L’extrême-ouest du pays, A Pa Chai dans la commune de Sin Thâu, district de Muong Nhe de la province de Diên Biên, est enfin le point où le Vietnam, la Chine et le Laos partagent une même frontière. C’est en ce lieu qu’a été construite la borne zéro, le 27 juin 2005.

 

Depuis conquérir ce sommet est devenu le rêve de nombreux jeunes passionnés d’aventure. Ils sont heureux et fiers de se tenir à côté de cette fameuse borne en brandissant le drapeau du Vietnam. De nombreuses personnes âgées rêvent eux aussi d’être fièrement un jour à ce fameux carrefour afin de voir de visu la terre de trois pays.

 

Le poste-frontière d’A Pa Chai – ou poste 317 – est situé sur une colline en pente de la commune de Sin Thâu. Chaque année, les garde-frontières accueillent des centaines de personnes souhaitant visiter la borne zéro, un témoignage encore des étroites relations entre les soldats et leurs concitoyens.

 

«Nous avons accueilli une fois une personne de Hô Chi Minh-Ville. Partie seule, elle voulait réaliser son rêve de poser le pied sur la borne zéro. Nous l’avons hébergée avant de lui assigner un de nos hommes pour la guider», se rappelle Vu Kim Hùng, commandant du poste-frontière 317. Et d’ajouter qu’il y a eu aussi des visiteurs plus âgés tels le sexagénaire Pham Quôc Thai, de Hanoi, et mêmes de plusieurs septuagénaires il y a deux ans. «La venue de telles personnes en ce haut lieu national est considérée par les jeunes soldats comme un exemple de la détermination et du courage des Vietnamiens», affirme-t-il.

 

Conformément à la devise « Le poste-frontière est notre maison, la frontière est notre pays nata l», tous les visiteurs qui s’y rendent sont bien accueillis. Les garde-frontières sont prêts à leur céder leurs couches. Durant l’hiver, les gardiens ont même donné leurs réserves d’eau de pluie, se contentant de l’eau des ruisseaux.

 

«Nous sommes ici depuis longtemps, nous sommes habitués aux conditions rigoureuses. C’est naturel de donner le meilleur confort possible aux visiteurs qui viennent de loin et ne sont ici peut-être que pour l’unique fois de leur vie», explique Nguyên Duc Thang, un soldat âgé de 29 ans et natif de Thanh Hoa (Nord) qui est en poste en ces lieux depuis dix ans.

 

Le climat de l’extrême nord-ouest du pays est capricieux. L’eau de source est souvent troublée du rouge de ces terres montagneuses. Les soldats de ce poste-frontière dépendent essentiellement de l’eau de pluie pour assurer leurs besoins quotidiens. Manne capricieuse, elle est économisée, en étant utilisée que pour l’hygiène dentaire et la préparation des repas. Et comme ce poste-frontière d’A Pa Chai est à 60 km du centre du district de Muong Nhe, l’alimentation de ses soldats dépend aussi de ce qu’ils cultivent. Malgré les températures inclémentes de ce haut lieu, ils réussissent néanmoins à produire riz et légumes.

 

Afin de mieux répondre aux besoins de nombreuses personnes venant voir la borne zéro, lesquelles se comptent par centaines en certains jours comme le 30 avril (jour de libération du Sud) ou le 1er mai (Fête internationale du travail), les garde-frontières du poste 317 ont demandé aux autorités locales de construire une vingtaine de chambres afin de mieux accueillir les hôtes.

Tommy Ngo:
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